Les femmes présentes dans presque tous les centres du département

Concernant les personnels volontaires, seuls 4 centres ne comptent pas, en Haute Saône, de femmes sapeurs-pompiers dans leurs effectifs

Ainsi, tous les centres du corps départemental comptent des femmes dans leurs rangs (entre 3 et 29 femmes selon les centres). 4 d’entre eux comptent même plus de femmes que d’hommes ! Il s’agit des centres de Gy, Montbozon, Servance et Valay.
Quant aux corps communaux, 62 d’entre eux comptent entre 1 et 8 femmes. Deux centres comptent d’ailleurs plus de femmes que d’hommes. Le record est détenu par le CPI de Traves composé à près de 55% de personnels féminins. Seuls 4 centres de première intervention ne disposent d’aucune femme au sein de leurs effectifs.

S’agissant des sapeurs-pompiers professionnels, seuls 3 centres d’intervention principaux comptent des femmes dans leurs effectifs

Il faut dire aussi que le département ne dispose que de 5 unités opérationnelles mixtes (SPP/SPV). On trouve une femme « HDR » à Lure et à Gray ainsi qu’une femme « S/OF » à Vesoul. Actuellement, 2 femmes « officier de sapeur-pompier » travaillent également à l’Etat-major du SDIS.

Témoignage de Pascal Cruserey, chef du centre d’intervention de Gy qui compte dans ses effectifs plus de femmes que d’hommes !

Le capitaine Pascal CRUCEREY chef du centre d’intervention de Gy depuis 2008, compte actuellement 12 femmes dans ses effectifs. Il nous fait part de son ressenti sur la féminisation des effectifs

Quand la première femme a-t-elle été recrutée au sein de votre centre ?
A Gy, la première femme a été recrutée bien avant mon arrivée. C’est en effet en 2000 que la fille du chef de centre de l’époque a intégré la caserne.

Le recrutement des femmes s’est il accéléré au fil des années ?
Au moment de ma prise de fonction, en 2008, les femmes sapeur-pompier étaient encore peu nombreuses. Il n’y avait en effet que 3 personnels féminins dans le centre. Les recrutements féminins se sont accélérés à partir de 2008. Le centre comptait alors 10 femmes. Depuis, les effectifs féminins oscillent, en fonction des années, de 10 à 15.

Combien de femmes compte aujourd’hui votre centre ? Quel âge ont-elles ?
Aujourd’hui le centre compte 12 femmes âgées de 19 à 49 ans. Par contre, 3 d’entre elles sont en congés maternité et une autre en arrêt suite à un accident survenu dans le cadre privé. Dans quelques jours, nous aurons la joie de retrouver deux de nos collègues qui vont reprendre leur activité après quelques mois de mise en disponibilité pour maternité. S’agissant de l’âge, au centre de Gy, 66% des femmes ont moins de 25 ans. Il est vrai que nombre de femmes, lorsqu’elles deviennent mères de famille, éprouvent des difficultés à concilier le travail, la famille et leur engagement de sapeur-pompier, ce qui est tout à fait compréhensible. C’est souvent à ce moment qu’elles se mettent en disponibilité ou renoncent tout bonnement à leur engagement.

Qu’est-ce que la présence des femmes a changé dans le centre ?
Je trouve que les femmes ont amené de la sérénité dans le centre. Les échanges sont de fait moins virils et brutaux. L’ambiance est plus familiale d’autant que les femmes s’investissent beaucoup dans la vie du centre.

Qu’est-ce qu’une femme apporte de plus ou de moins dans une intervention ?
En intervention, il n’y a pas de différence. Les femmes font la même chose que les hommes. Je ne veux surtout pas faire de différences. D’ailleurs, on remarque que dans les centres où l’on en fait, les femmes ne restent pas.
Je noterai simplement qu’en incendie, les femmes n’ont pas la force physique des hommes. Sur ce type d’interventions, on leur confie donc des missions qui sont adaptées à leur gabarit. Et je remarque que, d’une manière générale, les femmes sont plus débrouillardes que les hommes.
Sur les interventions de secours à la personne, on remarque aussi que le contact est plus facile avec les victimes.

Avez-vous rencontré des problèmes d’intégration des personnels féminins ?
Non pas particulièrement. Dans toute ma carrière de chef de centre, sur les 33 femmes qui ont souscrit un engagement à Gy, une seule m’a posé un souci.

Avez-vous mis en place des actions particulières pour faciliter l’engagement des femmes ?
Et bien, je vous parlais tout à l’heure des problèmes de disponibilité rencontrés par les mères de famille. Pour atténuer ces difficultés, l’engagement, après une maternité, est assorti d’astreintes à la carte. Les femmes concernées décident en fonction de leur disponibilité. Si elles le demandent, elles ne font par exemple pas de garde de nuit ! Bref, on fait tout ce que l’on peut pour faciliter et pérenniser leur engagement !